Le viol - entre Pardon et Justice

● Des viols au sein de l’église

 

►Dans certaines églises chrétiennes, des femmes et des enfants ont été victimes de violences sexuelles et n’ont pas reçu l’écoute, le soutien, la protection, l’aide qu’ils auraient dû recevoir.

Dans un premier temps, on ne les a pas crus. Puis, par la suite, on leur a demandé de pardonner pour éviter le scandale, éviter qu’une mauvaise réputation ne ternisse l’image de l’église.

 

Il est arrivé parfois que la femme violée soit accusée de calomnie et subisse même l’excommunication pour cela (dans une église chrétienne qui se reconnaîtra, il est nécessaire d’avoir 2 témoins pour attester d’un viol, ce qui vous en conviendrez est complètement stupide !).

 

Les dirigeants religieux qui ont caché des actes répréhensibles, des crimes, alors qu’ils auraient dû protéger les plus fragiles et préserver la pureté morale de l’église auront des comptes à rendre à Dieu.

Jésus a prévenu :

Luc 17 :2 : « Il vaudrait mieux pour lui qu'on attache à son cou une meule de moulin et qu'on le jette à la mer, plutôt qu'il ne fasse trébucher un seul de ces petits. »

 

Peut-on demander à une victime de violences sexuelles de juste pardonner et de passer à autre chose sous prétexte que le criminel a demandé pardon et n’est donc pas excommunié. La victime se retrouve alors à « cohabiter » avec lui dans la même communauté religieuse sans pouvoir crier sa souffrance.

 

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● La Justice est indispensable !

 

►Cette façon de traiter les actes criminels au sein de l’église est totalement dépourvue de JUSTICE !

 

L’expérience a montré que les femmes victimes de viol qui ont juste voulu « oublier » et ne pas attirer l’attention sur leur intimité, n’ont fait que se torturer l’esprit ou bloqué cette atteinte au fond de leur être jusqu’à ce qu’elle ressorte un jour avec éclat.

Nous ne pouvons pas étouffer l’injustice.

 

 

►Et sans la Justice, on pourrait se demander : à quoi bon faire le bien ou le mal si le résultat revient au même puisque tout est pardonné…?

Malachie 3 : 14, 15 : « 14 Vous avez dit: " C'est inutile de servir Dieu. Qu'avons-nous gagné à respecter ses ordres et à marcher dans le deuil à cause de l’Éternel, le maître de l'univers? 15 Maintenant nous déclarons heureux les hommes arrogants. Oui, ceux qui font le mal prospèrent; ils mettent Dieu à l'épreuve, et ils en réchappent ! "»

 

 

►Justice doit être faite, même si le coupable se dit repentant. Le criminel doit être livré aux autorités compétentes, ce n’est qu’alors que la victime pourra entamer un long processus de guérison et que toutes les victimes potentielles pourront être protégées. L’église, elle, ne doit jamais cacher de telles choses sous peine que cela lui explose plus tard à la figure et ne salisse encore plus le Nom de Dieu. Et finalement finisse par dégouter les gens de la religion…

 

Exode 20 :7 : « Tu ne dois pas prendre le nom de Jéhovah ton Dieu de manière indigne, car Jéhovah ne laissera pas impuni celui qui prendra son nom de manière indigne. » - TMN

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● Les victimes ont besoin de nous

 

►Pour se reconstruire, la victime d'un viol a d’abord besoin d’être entendue, crue, écoutée, soutenue. Elle a besoin d’exprimer ses émotions, sa colère, sa tristesse, sa douleur. Elle doit pouvoir pleurer, crier, frapper dans un punching ball… La Bible dit qu’il y a « un temps pour pleurer et un temps pour rire, un temps pour se lamenter et un temps pour danser » (Ecclésiaste 3 :4). Il sera très certainement plus facile pour une femme violée de se confier à une autre femme pour lui parler d’atteintes touchant à son intimité plutôt qu’à un comité composé uniquement d’hommes ou de prêtres comme c’est généralement le cas.

 

La victime a aussi besoin qu’une personne de confiance l’accompagne pour les démarches judiciaires.

L’affaire se retrouvera alors entre les mains de la justice qui en prend la responsabilité. Jusque là c’est celui qui sait mais ne dit rien qui porte toute la responsabilité.

Sur le long chemin de la guérison, la personne violée, femme ou enfant, va ainsi être prise en charge par un personnel formé dans ce but qui jugera de l’aide physique et psychologique à apporter.

 

 

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►Des enfants qui ont subi des atteintes sexuelles par d’autres enfants plus grands sont souvent totalement ignorés ! Beaucoup pensent que les enfants ne peuvent pas vraiment commettre d’acte criminel. Il n’en est rien et leurs petites victimes garderont probablement un traumatisme pour le reste de leur vie.

L’enfant qui manifeste déjà une certaine perversité doit être signalé aux autorités compétentes qui se chargeront de faire un suivi psychologique et éviter qu’il ne recommence en faisant d’autres victimes !

 

L’enfant qui a subi des atteintes sexuelles ou un viol par un autre enfant doit être écouté, rassuré et protégé ! Les parents ont le devoir de tout faire pour qu’il puisse se construire dans le respect et la dignité en éloignant le danger et en portant plainte pour qu’un suivi puisse se mettre en place.

 

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►L’homme malfaisant, quant à lui, ne va pouvoir repartir sur de bonnes bases qu’après avoir payé pour le mal qu’il a fait, en personne responsable de ses actes.

Celui qui n’est pas puni pour son crime à cause d’une trop grande clémence de la justice ou parce que la victime n’a pas osé porter plainte ou n’a pas su se défendre, va-t-il pouvoir s’améliorer et se construire de manière intègre et sincère ? 

Va-t-il apprendre à se responsabiliser, à assumer ses actes, à être honnête, à développer le sens de l’honneur et le sentiment de sa propre dignité ? Sûrement pas.
Le coupable doit d’abord reconnaître ses erreurs, regretter, demander pardon, purger sa peine et essayer de réparer du mieux possible le mal qui a été fait.

 

 

 

● Cacher un acte odieux peut avoir des conséquences terribles sur l’ensemble d’un peuple

Les dirigeants religieux doivent maintenir la pureté de l’église et se souvenir que dans l’antique Israël des batailles ont été perdues, des villes ont été détruites juste parce que, en son sein, quelqu’un commettait des choses répréhensibles et la nation dans son ensemble a perdu la bénédiction et la protection divine.

 

 

►Souvenons-nous des fils du prêtre Eli.

 

 

 

Le jeune Samuel né miraculeusement est au service de Jéhovah auprès du prêtre Eli dont les fils, Hophni et Phinées, sont des vauriens (1 Samuel 2 :12-17). Ce n’est que très âgé qu’Eli apprend le comportement impardonnable de ses fils qui mangent la viande consacrée à Dieu et couchent avec les femmes qui se rassemblent à l’entrée du Tabernacle. Eli leur dit :  

1 Samuel 2 :23,24 : « 23 Il leur dit: « Pourquoi faites-vous de telles choses? Car j'apprends de tout le peuple vos mauvaises actions.
24 Non, mes enfants, la rumeur que j'entends n'est pas bonne; on fait pécher le peuple de Yahweh. » - Crampon

 

 

 

Les fils n’Eli n’écoutent pas leur père et continuent leurs mauvaises actions dans un total mépris des lois de Jéhovah et du culte pur. Eli, de son côté ne prend aucune mesure contre ses fils et laisse faire.

 

Un jour, un prophète vient annoncer à Eli ce qui arrivera à toute sa famille :

 

1 Samuel 2 :33,34 : « (…) 33 tous les membres de ta famille mourront dans la force de l’âge. 34 Tu auras pour signe ce qui arrivera à tes deux fils Hophni et Phinées: ils mourront tous les deux le même jour. » 

 

Les années passent. Jéhovah communique ensuite ses intentions à Samuel :

 

1 Samuel 3 :11-14 : « Je vais faire en Israël une chose telle que toute personne qui l'apprendra en restera abasourdie. 12 Ce jour-là j'accomplirai vis-à-vis d'Eli tout ce que j'ai prononcé contre sa famille; je le commencerai et je le finirai. 13 Je le lui ai déclaré, je veux punir sa famille pour toujours. En effet, il avait connaissance du crime par lequel ses fils se sont maudits et il ne leur a pas fait de reproches. 14 C'est pourquoi je jure à la famille d'Eli que jamais son crime ne sera expié, ni par des sacrifices ni par des offrandes.»

 

 

 

Au cours d’un affrontement contre les Philistins, Israël est battu, les Philistins tuent environ 4000 hommes sur le champ de bataille. Le peuple décide alors, pour s’assurer du soutien de Jéhovah, d’aller récupérer l’arche de l’alliance symbole de la puissance de Dieu.

 

1 Samuel 4 :3 : « Le peuple rentra au camp, et les anciens d'Israël dirent: « Pourquoi Yahweh nous a-t-il battus aujourd'hui devant les Philistins? Faisons venir vers nous de Silo l'arche de l'Alliance de Yahweh; qu'elle vienne au milieu de nous, et qu'elle nous délivre de la main de nos ennemis. » - Crampon

 

En voyant arriver l’arche de l’alliance dans le camp, le peuple pousse de grands cris de joie qui sont entendus par les Philistins. Ceux-ci prennent peur car Dieu est désormais dans le camp des Hébreux.

Mais après la bataille, la défaite d’Israël n’en est que plus grande. 30'000 fantassins israélites sont tués. L’arche de l’alliance est prise par les Philistins et les fils d’Eli, Hophni et Phinées, meurent (1 Samuel 4 :5-11).

 

 

 

En apprenant la nouvelle, Eli, alors âgé de 98 ans, tombe à la renverse de son siège et se brise la nuque après avoir été juge en Israël pendant 40 ans.

Sa belle-fille, la femme de Phinées qui est sur le point d’accoucher, est prise de douleurs. Avant de mourir, elle appelle son fils I-Kabod qui signifie « La gloire est bannie d'Israël! ». Elle dit: « La gloire est bannie d'Israël, car l'arche de Dieu est prise!» (1 Samuel 4 :12-22).

 

Pendant des années de service en tant que prêtre de la nation d’Israël, Eli n’a jamais pris de mesures à l’encontre de ses deux fils. Les conséquences ont ensuite été dramatiques pour l’ensemble de la nation d’Israël.

 

Il en est de même aujourd’hui, comment Dieu pourrait-il bénir une église, une congrégation, si des criminels y vivent en toute impunité !

Les dirigeants religieux qui cachent des méfaits clairement condamnés par Dieu risquent de causer le malheur de leurs frères et sœurs chrétiens car c’est l’ensemble du groupe, de la congrégation, qui se verra retirer la protection divine.

 

 

►Souvenons-nous également de la prise de la ville d’Aï par Josué qui s’est terminée par un désastre car certains avaient commis des actes condamnés par Dieu. C’est l’ensemble du peuple qui a payé pour une transgression cachée.  

Jéhovah avait déclaré :

 

Josué 7 :12 : «  Je ne serai plus avec vous si vous n'éliminez pas l'objet voué à la destruction du milieu de vous. »

 

 

 

 

● Conclusion : Devons-nous pardonner tous les actes odieux qui seront commis à notre encontre ?

 

►Les dirigeants religieux qui prétendent enseigner et agir au nom du Tout-Puissant, au nom du Maître de l’univers portent une lourde responsabilité. Les Saintes Ecritures exigent que les plus petits et les plus faibles, la veuve et l’orphelin, soient protégés. Ces leaders ont le devoir de dénoncer aux autorités tout acte criminel qui a porté atteinte à l’intégrité d’un de leurs compagnons. Une exclusion ou excommunication ne suffirait pas car le criminel ferait très certainement d’autres victimes à l’extérieur de l’église et les dirigeants en porteraient toute la responsabilité aux yeux de Dieu.

 

Eli avait connaissance des méfaits de ses fils et n’a rien fait. Il n’a pas préservé la pureté du peuple de Dieu et du culte pur consacré à Jéhovah. Toute sa famille a subi la colère divine.

Il en sera de même pour tous ceux qui portent une responsabilité au sein d’une église. Au moment de l’intervention divine, Jésus leur reprochera de n’avoir rien fait alors qu’ils avaient connaissance de choses graves commises au sein de la communauté.

 

 

►La femme violée va-t-elle pardonner ? Pour qu’il y ait pardon, il faut déjà que le criminel soit repentant, accablé de remords et demande pardon à la jeune femme. Il faut également qu’il ait réellement changé. De plus la jeune femme a peut-être besoin de temps…

Dans la Bible, différents récits montrent que le pardon a fait suite à de profonds regrets, à des supplications faites avec humilité, à un véritable changement.

Seuls les criminels qui expriment une réelle repentance et qui conforment leurs pensées et leurs actes à la volonté de Dieu bénéficieront du pardon divin.

 

Lien – Jéhovah pardonne nos fautes

 

 

►Les Saintes Ecritures expliquent clairement que tous ceux qui commettent des actes abominables n’auront pas leur nom inscrit dans le livre de vie et seront symboliquement jetés dans l’étang de feu.

Cela signifie que Dieu ne leur pardonne pas.

 

De ce fait, va-t-on essayer de culpabiliser une victime qui ne pardonne pas ? Ne croyez-vous pas qu’elle a déjà assez souffert ? Laissons-lui le temps et laissons-là guérir…

 

Yves Langevin

 

 

Olivier

 

Sauf indication spéciale, les versets ont été tirés de la traduction Segond 21 et les images de Free Bible Images.