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L’histoire du codex
d’Alep
Le Codex
d'Alep est la plus
ancienne version connue de la Bible hébraïque selon la massora tibérienne. Il aurait été
écrit entre 910 et
930 de notre ère sur
du velin (peau
de veau mort-né) par un scribe du nom de שלמה בן-בויאעא Shlomo ben Bouya'a dans la région de
Tibériade.
Le texte a ensuite été vérifié, vocalisé, et doté de notes massorétiques par Aharon ben
Moshe ben Asher, le dernier et plus
illustre descendant de la famille Ben Asher, scribes et massorètes
éminents depuis cinq générations.
Les Massorètes (en
hébreu, Baalei Hamasorah, “Seigneurs de la tradition”), étaient des copistes extrêmement minutieux des Écritures hébraïques. Par leur rigoureux travail de fixation du texte
biblique, ils assuraient la transmission fidèle du texte de la Bible hébraïque, ainsi que de ses nuances de prononciation et de vocalisation. (Ils annotaient en marge du texte le moindre
changement rencontré dans les copies. Ils ont aussi inventé un système de points-voyelles et d’accents pour aider le lecteur à prononcer correctement les mots).
Grâce à ce travail remarquable, l’intégrité des Écritures hébraïques a été préservée à travers les générations.
Une fois terminé, le codex d’Alep, contenant la totalité de la Bible hébraïque, a été dédié à la communauté karaïte de
Jérusalem par le karaïte Yisrael Ben Simha, de Bassora (Irak actuel). Contrairement au judaïsme rabbinique, les Caraïtes refusent la sacralité de la Loi orale, compilée
notamment dans le Talmud. Pour les karaïtes, seule la Bible hébraïque, appelée la Miqra ou
le Tanakh,
possède une valeur sacrée.
Le Tanakh ou Tanak est
l’acronyme de « Torah - Nevi'im - Ketouvim », les 3 parties constitutives de la Bible hébraïque, communément appelée « Ancien Testament » (la
Torah תּוֹרָה = la Loi ou Pentateuque ;
les Nevi'im נביאים = les Prophètes ; les
Ketouvim כתובים = les Autres Écrits).
C'est sur la base du
codex d'Alep que le rabbin et décisionnaire Moïse Maïmonide (1135-1204) a édicté les règles exactes de rédaction de rouleaux de la Torah.
Le codex aurait ensuite gagné Alep (Syrie
actuelle), peut-être vers la fin du XIVe siècle, où il est resté jusqu'au XXe siècle.
Malheureusement, la communauté juive d’Alep a conservé si soigneusement ce précieux document pendant six siècles, qu’il était impossible pour des étrangers de le consulter.
Le 2 décembre 1947, lors des émeutes
anti-juives qui ont fait suite à la décision de l'ONU de créer un État juif sur une partie de la Palestine, le codex conservé dans la grande synagogue d'Alep a été jeté au sol et éparpillé. Une
partie des pages ont disparu, sans doute emmenées par des émeutiers ou par des membres de la communauté.
Le codex a alors été caché pendant une dizaine d'années par la communauté juive de Syrie, jusqu'à ce qu'il parvienne en Israël en 1958. Le codex est aujourd'hui exposé dans le Sanctuaire du Livre
du Musée d'Israël.
Bien qu’ayant perdu le tiers de ses pages dont une grande partie de la Torah (ou Pentateuque,
les 5 premiers livres de la Bible), il demeure la plus grande autorité en matière de massora (la
tradition par laquelle les Écritures hébraïques ont été fidèlement préservées à travers les générations), et donc le plus fiable concernant le texte biblique, sa vocalisation et sa
cantillation.
Le Codex d’Alep est inscrit le 8 février 2016 sur la liste des biens du patrimoine mondial de l'humanité de
l’UNESCO.
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Le codex
d’Alep et le Tétragramme
Le Tétragramme en caractères hébraïques moderne avec cantillation
hébraïque est retrouvé tout
au long des Écritures hébraïques du codex d’Alep (à l’origine, il s’y trouvait environ 7000 fois sur la totalité du codex).
Josué 1:1 dans le codex Alepo de tradition massorétique, écrit entre 910 et 930 – wikipedia commons
Un passage du Deutéronome – wikipedia commons
Codex d’Alep- Esaïe ch 40
● Conclusion
Il est passionnant de découvrir les manuscrits anciens si précieux pour nous aujourd’hui puisqu’ils permettent de confirmer l’exactitude du texte
biblique sur lequel nous sommes
prêts à baser notre compréhension du monde, notre espérance et notre vie !
Ces anciens manuscrits mettent en valeur le mot le plus important qui ait été écrit : le Nom du Tout-Puissant qui apparaît environ 7000
fois dans les Écritures
hébraïques.
Découvrons, dans le prochain article, un second manuscrit d’une valeur également inestimable : le Codex de
Leningrad.
Olivier
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Façade de la Grande synagogue de Tunis avec le tétragramme YHWH au sein de l'étoile de David